lundi 31 août 2009

Photojournalisme : un métier plein d'avenir Par Alain Genestar

Au chevet de Gamma défilent les pleureurs. Chacun versant une larme sur l'une des plus belles agences du monde, qui a vu naître des photojournalistes de légende. C'est triste. Et c'est un drame. Mais depuis des années, dix ans au moins, Gamma était une agence en danger de mort, comme ses deux sœurs, elles aussi françaises, Sygma, aujourd'hui disparue — ou dissoute ce qui revient au même — et Sipa qui toujours se bat et résiste.
Et depuis des années, des groupes de presse puissants ou de richissimes mécènes se sont succédés pour tenter de placer sous perfusion ces agences blessées, agissant comme savent le faire les groupes, c'est-à-dire en réduisant les coûts, en mutualisant les dépenses et, au bout du compte, après y avoir englouti des sommes colossales, échouant vaillamment.
Et depuis des années, tout le monde dans la profession savait qu'ils allaient échouer ; que Gamma fonçait droit dans le mur.
Dès lors, les condoléances qui, en ces jours de deuil, s'écrivent à longueurs de colonnes et se clament dans les meetings, ont des allures d'épitaphes. A les entendre, puisque tout aurait été essayé et que le sauvetage était impossible, le métier serait «foutu». C'est faux. Ce sont les méthodes, le management, les organisations, les décisions, erronées ou tardives, qui n'étaient plus adaptées à l'époque. Mais pas le métier. Certainement pas le métier qui n'a jamais été aussi vivant, multiple, prolifique, dynamique, à la portée de tous pour le meilleur comme pour le pire, et nécessitant, dans sa gestion, des méthodes nouvelles, un autre management, des organisations à inventer, des décisions à prendre, de l'audace.
Rien, c'est vrai, ne sera plus comme avant. Mais au lieu de se morfondre dans une nostalgie chevrotante, il faut admettre que, dans la photo, comme dans tous les secteurs d'activités, comme dans la vie, les temps ont changé. Définitivement. Car il s'agit bien d'une triple révolution, technologique, économique, culturelle; et, du même coup, d'une aventure d'autant plus formidable à vivre, notamment pour les jeunes photographes, qu'elle est en train de s'écrire, qu’elle libère des espaces, ouvre des champs d’expression inconnus, brise des vieux carcans et des habitudes, faisant éclater les rentes de situation comme autrefois les privilèges.
Dit-on d'un métier en pleine révolution — évolution - qu'il est foutu ? Non. Il change. Et avec quelle rapidité ! Et avec quels dégâts ! Mais aussi avec quelles fantastiques promesses si «on» arrive à accompagner son changement ! Et «on», ce sont les photographes, les journalistes, les entrepreneurs et les entreprises de presse — et non les fonds de pension ; ce sont les gens de métier qui, tout en fabriquant de nouveaux modèles économiques viables et rentables, ont à coeur de développer une ambition éditoriale, encore plus exigeante et rigoureuse en matière d'écriture photographique que les progrès vertigineux du numérique ont jeté la suspicion sur les images prises par des anonymes, diffusées à toute vitesse sur le Net, sans vérification.
Désormais, pour les photojournalistes, les agences et les magazines, il ne faut plus se contenter d'être là où ça se passe – la place est prise par Flickr, Twitter, YouTube et autres « speedy medias » - mais y aller pour vérifier; y aller avec l'idée de ce que l'on peut apporter de plus; y aller avec l'ambition de construire des récits photographiques compliqués; y aller pour raconter, montrer, décortiquer, expliquer des événements aux répercutions souvent très complexes; y aller pour être les témoins incontestables et sans parti pris d'une actualité de plus en plus techniquement manipulable.
Là est le nouveau présent et l'avenir du métier : les photos et les vidéos prises par les professionnels, au-delà de l'expérience et du talent de leurs auteurs, sont des preuves, des certificats d'authenticité, des pièces à conviction de l'Histoire.
A notre époque de bouleversements gigantesques, de terrorisme, de guerres, de crises sociales, de menaces écologiques, de grand doute, les lecteurs ont besoin de ces preuves pour voir et savoir ce qui se passe dans le monde troublé d'aujourd'hui.
Alors, puisque l'heure est aux condoléances convenues et aux grands mots, hurlons avec force et conviction aux oreilles de nos responsables politiques et de nos représentants professionnels, qui n'avaient même pas inscrit le photojournalisme au programme des Etats Généraux de la presse, hurlons sur tous les toits de tous les festivals que la photo est essentielle à l'information, à la vérité due au public, aux lecteurs, aux citoyens ; hurlons ensemble, au lieu de pleurer en choeur, que les images, comme les écrits et les paroles, et ni moins que les écrits et les paroles, sont indispensables à la démocratie.
Ce combat est notre raison d'être, avec tous ceux qui croient, dur comme fer, que le photojournalisme est un métier plein d'avenir. A une condition : l'IMAGINER. Un joli mot qui vient justement du mot IMAGE.

Alain Genestar est directeur de la publication de « Polka Magazine ».

Polka magazine #6 en vente depuis le 26 août 2009

mardi 24 février 2009

Cette photo est bien plus qu'un homme en train de dormir...

Une image peut dire beaucoup par elle-même. Il suffit d’être là, de prendre le temps de regarder, de voir et surtout de ne jamais rester indifférent, même à ce qui fait –malheureusement- parti de notre quotidien.
Un jour de novembre dernier, c'est d'abord cet homme -que je croise presque tous les matins dans le métro, irrémédiablement à la même station, au même endroit- que je vois. Ensuite, il y a cette couverture du magazine L'Histoire avec le portrait de Picasso qui se tient la tête comme pour exprimer un sentiment face la scène qui me saute aux yeux. Et enfin, il y a ce site Internet www.suivezle... que j'aperçois dans l'angle de l'image qui me trouble. Pas besoin de plus de commentaire...

Photo matons?


A tous ceux qui se posent la question, la réponse est non. Je n'ai pas attendu le développement...
Juste le temps de prendre ce petit cliché un vendredi 13, en février... une veille de Saint Valentin.

dimanche 2 novembre 2008

Polka Magazine, nouvelle édition en kiosque

Chers lecteurs,
ce rapide message d'auto-promotion pour la sortie du nouveau Polka Magazine. Cette fois-ci le tirage passe à 75 000 ex. Même si la presse écrite en général ne se porte pas très bien, nous pensons a contrario qu'un magazine haut de gamme sur le photojournalisme a toute sa place. Surtout au milieu de publications qui n'accordent aujourd'hui que très peu de pages au pourtant indispensable duo "photo + texte". "Chaque photo a son histoire...", c'est ce qui donne toute sa raison d'être au projet de Polka. A lire pour les curieux en kiosque et à découvrir sur Internet www.polkamagazine.com
Pour info: Polka est disponible en kiosque et en librairies spécialisées, en France métropolitaine, Dom, Belgique, Suisse, Luxembourg, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Grèce et Japon.
Bonne lecture et n'hésitez pas à poster vos commentaires.

vendredi 23 mai 2008

Polka Magazine, la nouvelle revue de photojournalisme





















Dirigé par Alain Genestar, ancien directeur de Paris Match, Polka Magazine vise tous les amateurs de photographie, les passionnés, les collectionneurs et plus largement un public ayant soif d’authenticité, de qualité et de grandes histoires.

POLKA MAGAZINE EST EN KIOSQUE !
Le #2 est disponible jusqu'à cet été en France (5 euros), en Belgique, au Luxembourg (5,80 euros) et dans les librairies spécialisées en photo en Suisse.
Pour le trouver : allez sur www.trouverlapresse.com et entrer le nom de Polka.

POLKA MAGAZINE, C’EST AUSSI UNE EXPOSITION ET UN SITE INTERNET.
Toutes les photos publiées dans les pages du magazine sont exposées pendant deux mois dans un grand espace et présentées en permanence sur Internet.
- L’exposition, du 21 mai au 14 juillet au 104, rue Oberkampf, Paris 11e. Métro : Parmentier.
- Le site Internet : www.polkagalerie.com.
A la galerie et sur le site Internet : vente de tirages, signés et numérotés, parus dans Polka Magazine.

Ceci est une autopromotion, vu que je travaille pour Polka Magazine. Mais pourquoi s’en priver après tout !
N’hésitez à me faire part de vos commentaires et à me dire ou vous l’avez trouve, s’il est bien mis en avant dans les kiosques, maisons de la presse et autres librairies spécialisées.
Je vous remercie par avance pour votre soutien et vos retours d’informations.
Bonne lecture et bonne visite.

lundi 28 avril 2008

Plage payante !













“Sous les pavés, la plage” lançait un slogan en mai 1968.
Aujourd’hui, l’accès au sable est payant.
C’est aussi ça, liquider l’esprit de 68 !

mardi 11 mars 2008

Les temps sont durs...

Le pouvoir d’achat ! Tout le monde ne parle que de ça quand ce n'est pas du président. D’après les enquêtes, il diminue. Je parle du pouvoir d’achat bien sûr. Ceci étant dit, l’autre aussi dans les sondages d’opinion.
Bref, comme le pouvoir d’achat des foyers baisse, tous les moyens sont bons pour s’en sortir. Et nombreux sont les citoyens français a cumulé plusieurs boulots. C’est en prenant cette photo avec mon téléphone portable en février dernier qu’une vision saugrenue m’a traversée l’esprit. Des rues pavées d’hommes-sandwichs, non pas pour faire de la publicité pour une grande marque ou pour prêcher la soi-disant bonne parole ou la fin du monde, non, mais tout bonnement pour se faire de la publicité pour eux-mêmes afin de proposer leurs services, leur propre main d’œuvre. Quand on ne trouve pas via l’ANPE ou les petites annonces, que le carnet d’adresses et le relationnel sont limités, il faut bien se débrouiller avec ce que l’on a…
Avis aux annonceurs.