mercredi 16 mai 2007

Europetition d'urgence pour le Darfour

Comme vous le savez certainement deja, des millions de personnes ont été et sont en train de se faire torturer et massacrer au Darfour.
Nous pouvons agir en signant l'Euro pétition d'Urgence pour le Darfour.
Cette pétition a été mise en place au niveau européen et "il suffit" seulement de récolter 1 million de signatures en France avant le 1er juin (idem pour les autres pays européens) pour que l'ONU soit obligée de se rendre sur place afin de faire cesser les hostilités et d'amener des vivres et des médicaments aux quelques rescapés qui arrivent à échapper aux massacres. On en est à 105 000 signatures pour l'instant, environ! Signer cette pétition ne prend que 2 minutes.... Cliquez sur le lien http://www.europetition-darfour.fr

vendredi 11 mai 2007

Eric Damfreville de Terre d'enfance libéré par les taliban en Afghanistan

Vendredi 11 mai 2007
Après 38 jours de captivité, Eric a été libéré aujourd'hui par ses ravisseurs. C'est une grande joie pour ses proches et toute l'association.
A la suite de la libération de Céline, le 27 avril dernier, c'est une nouvelle étape vers la libération attendue de toute l'équipe de Terre d'enfance.
Notre soulagement ne sera complet que lorsque Rasul, Azrat, et Hashim seront libres à leur tour et auront rejoint leurs familles.
Nous demandons que la mobilisation des autorités françaises et afghanes, qui a permis d'aboutir à ces premières libérations, se poursuive jusqu'à un dénouement heureux pour tous. Nous appelons à nouveau les ravisseurs à laisser la vie sauve à Rasul, Azrat, et Hashim, travailleurs humanitaires.
L'association Terre d'enfance
http://terre.enfance.free.fr/

A lire la dépêche de l'agence AFP: http://fr.news.yahoo.com/11052007/202/afghanistan-liberation-du-second-otage-francais-par-les-talibans.html

mercredi 9 mai 2007

Soutenez l'appel à la libération d'Eric, Rasul, Azrat et Hashim

Chers amis,

Une fois de plus, je relais sur ce blog l'appel de Terre d'enfance.

Bonjour,
Demain commencera la 6ème semaine de détention pour Eric, Rasul, Azrat et Hashim. Vous êtes dèjà plusieurs milliers à avoir témoigné de votre solidarité et signé l'appel à leur libération. Plus les soutiens seront nombreux, plus le message sera entendu. Aidez-nous en relayant largement autour de vous cet appel et en invitant vos ami-e-s à le signer en ligne sur le site http://terre.enfance.free.fr.
Merci
Terre d'enfance

vendredi 4 mai 2007

Call for mercy for hostages in Afghanistan

Je vous transfère le message de l’ONG Terre d’Enfance. Céline a été libérée, heureuse nouvelle. Mais Eric et trois de leurs collègues afghans sont toujours détenus. Vos messages de soutien et d'encouragement sont essentiels dans ses moments si critiques. Vous trouverez les coordonnées de l’organisation à la fin de la lettre.
Merci pour votre attention.

Call for mercy for hostages in Afghanistan
Paris, May 2nd 2007

French aid agency Terre d'Enfance (A World For Our Children) appeals to the group in Afghanistan holding one of its French workers and three Afghan colleagues to show mercy.

On Saturday, you took the decision to give us back Celine. For everyone, it is a great relief and satisfaction to know today that she is with her loved ones.

Although tired after 24 days of detention, Celine was able to make it clear that she had been treated with respect during her captivity.
This ordeal has not changed the friendship and esteem that she feels for all of the Afghan people.

In freeing Celine, you showed understanding towards these volunteers, who are all committed to a humanitarian programme that helps children. We are all grateful to you.

Our sense of relief will not be complete until Eric and his three Afghans companions have in turn been reunited with their families.

The message that you gave to Celine had been passed on to all French leaders and French people. It will be understood all the better if you decide to be merciful.

We beg you to let Eric and his three afghan companions live and to give them back their liberty.

Terre d'Enfance (A World For Our Children)
http://terre.enfance.free.fr
Email: terre.enfance@free.fr

lundi 30 avril 2007

Prix spécial du Jury du meilleur magazine 2007 pour Les Nouvelles de Kaboul

Certains d'entre vous savent que j'étais en Afghanistan pendant près de deux ans et demi pour aider et soutenir au développement des medias locaux indépendants. Parmi mes différentes activités à Kaboul (directeur de l’agence Aina Photo et directeur pays adjoint de l’ONG Aina), j’exerçais également la rédaction en chef de la revue bilingue Les Nouvelles de Kaboul – New Afghanistan. J’ai aujourd’hui le plaisir de vous annoncer que le dernier numéro vient de recevoir le Prix spécial du Jury du Palmarès 2007 délivré par le Syndicat de la Presse Magazine et d’Information (SPMI). Ce numéro, sorti en novembre dernier, tire un portrait du pays cinq ans la libération de Kaboul.
A voir le palmarès 2007 sur le site de la SPMI : http://www.spmi.info/index.php?idPage=353.
L’avis du Grand jury : « Un symbole et une aventure personnelle. L’initiative du photographe Reza soutenue bénévolement par de grands journalistes français trouve une fin en apothéose avec le dernier numéro, exceptionnel, des Nouvelles de Kaboul de novembre 2006 sur l’évolution de la société afghane et le long processus de reconstruction ».
Je tiens à renouveler mes remerciements les plus chaleureux à toute l’équipe de grands journalistes – tous bénévoles pour l’occasion- qui ont contribué à la réalisation de ce numéro : Alain Genestar (rédacteur en chef invité), Alain Mingam (rédacteur en chef photo invité) ; à la rédaction : Olivier Weber (Le Point), Michel Peyrard (Paris Match), Brigitte Bragstone (Le JDD), Adrien Jaulmes (Le Figaro), Faheem Dashty (Kabul Weekly); Georges Wolinski (Charlie Hebdo, Paris Match, JDD) pour les illustrations et Marc Longa (VSD) pour la direction artistique ; à la photo, toute l’équipe d’Aina Photo. Mais aussi, Karine G. Barzegar (TV5), Sarah Halifa-Legrand (Le Nouvel Observateur), Anne Le Troquer (RFI), ainsi que Mina Rad à la communication et James Wendlinger à la coordination de rédaction. Et, bien évidemment, un remerciement tout particulier à Reza (éditeur, initiateur du projet et président d’Aina) et à Rachel Deghati, à qui Aina doit beaucoup.
Pour ceux qui le souhaite, ce numéro est toujours disponible au bureau d’Aina World à Paris. email : communication@ainaworld.org. N’hésitez à me donner vos impressions. Bonne lecture.

A voir aussi sur Aina :
http://www.ainaworld.org/
http://www.ainaphoto.org/

jeudi 26 avril 2007

Appel à la libération des cinq volontaires de Terre d’enfance pris en otage en Afghanistan

Alors que l’échéance posée par les Talibans arrive à son terme dans deux jours, nous lançons un appel aux ravisseurs pour la libération des cinq volontaires de l’association Terre d’enfance. Cet appel est soutenu et relayé par de nombreuses organisations humanitaires, dont celles qui œuvrent ou ont œuvré en Afghanistan.
Eric et Céline, de nationalité française, ont été capturés le 3 avril dernier avec Azrat, Hashim et Rasul, leurs trois collègues afghans, dans la province de Nimroz (sud-ouest de l’Afghanistan). Tous contribuaient à un programme de soutien éducatif aux populations défavorisées de la province, où Terre d’enfance est active depuis 4 années.
Depuis 25 ans, des hommes et des femmes de toutes nationalités, au sein d’ONG, agissent aux côtés des Afghans, de tous les Afghans, pour soulager les souffrances générées par les conflits qui se sont succédés.
Sans discrimination au sein de la population, le travail des ONG en Afghanistan s’est toujours réalisé, et se poursuit aujourd’hui, au service des Afghans.
A travers leur présence en Afghanistan et leur action, Eric et Céline entendaient marquer leur solidarité avec le peuple afghan, et ni eux, ni leurs collègues afghans ne sauraient être tenus pour responsables de l’intervention de forces armées.
C’est pourquoi nous implorons les ravisseurs de laisser la vie sauve à ces cinq volontaires et demandons aux autorités locales et nationales afghanes de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir leur libération.
Paris, le 26 avril 2007

Antoine Vuillaume
Président de Terre d’enfance

Premières organisations co-signataires :
- Médecins sans Frontières
- Aide Médicale Internationale
- AFRANE (Amitié Franco-Afghane)
- MADERA
- Afghanistan Demain
- Aïna
- Enfants du Monde – Droits de l’Homme
- Médecins du Monde
- Action Contre la Faim
- Solidarités
- Handicap International
- Architecture et Développement

Contact : Terre d’enfance – 01 43 49 53 77 – tde.soutien@free.fr http://terre.enfance.free.fr

dimanche 15 avril 2007

Au pays des Maharadjahs du 16 au 30 avril 2007

Chers amis,
Je suis au Rajasthan avec un saut à Rishikesh (nord) et à Delhi du 16 au 30 avril. Un programme haut en couleurs particulièrement chargé qui s'étale sur deux semaines avec plusieurs centaines de kilomètres à parcourir. Au menu, visites des plus luxueux et époustouflants palaces des Maharadjahs à travers tout le Rajasthan (Jaipur, Jodhpur, Udaipur...), la découverte de forts ambiance "désert des Tartares" comme à Jaisalmer, des rencontres avec des sâdhus et d’autres étonnantes personnalités. Sans oublier une petite virée à dos de chameau, histoire de me rappeler ce que c’est d’être sur le dos de quelqu’un qui a le même caractère que moi ! Demander plutôt à ma femme ! A très bientôt donc avec de nouvelles chroniques, cette fois-ci indiennes.
(Photo: Allez, en selle!, plage de Karachi, Pakistan, mars 2006).

samedi 14 avril 2007

Une vidéo montre les deux Français otages des taliban

Posté de Paris,
Je fais suite au message précèdent concernant la prise d’otages des deux volontaires de l’organisation Terre d’Enfance. Je copie plus bas la dépêche AFP pour votre information.
Sachez que cette nouvelle prise d'otage en Afghanistan s'est produite alors qu'enfle la polémique sur les conditions et les conséquences de la libération du journaliste italien du quotidien La Repubblica, Daniele Mastrogiacomo. A lire "Afghanistan : "Un reporter contre cinq chefs taliban", l'échange qui pose question": http://www.leblogmedias.com/archive/2007/03/26/afghanistan-un-reporter-contre-cinq-chefs-taliban-l-échange.html#more. Libéré et vivant certes, mais à quel prix! Terrible situation à vivre pour le journaliste italien et les familles des deux victimes -le fixer et le chauffeur-, horriblement exécutés par des Taliban.
Je continuerai à suivre cette actualité et à vous poster des nouvelles sur ces deux sujets.
En attendant, j'adresse mes voeux de sympathie aux proches des otages français et afghans. Et leur souhaite à tous beaucoup de courage, en espérant très bientôt le soulagement d'un heureux dénouement pour tout le monde.

MONTRÉAL (AFP) - Les deux volontaires français de l'ONG Terre d'enfance, otages en Afghanistan depuis 10 jours, sont apparus pour la première fois depuis leur enlèvement dans un enregistrement vidéo obtenu par la chaîne canadienne CBC dans lequel ils plaident pour avoir la vie sauve.
La chaîne canadienne n'a toutefois pas diffusé l'enregistrement vidéo des deux otages, se contentant de montrer d'eux des images fixes pour respecter sa politique éditoriale en la matière.
Les images montrent une jeune femme portant un foulard sur la tête, disant dans un murmure qu'elle est une volontaire humanitaire française kidnappée par les talibans il y a 10 jours et demandant à avoir la vie sauve, affirme la chaîne canadienne. Un peu plus loin dans la vidéo, un homme disant s'appeler Eric lance un appel similaire à celui de la jeune femme. Les deux otages semblent "parler sous la contrainte", indique la chaîne.
La CBC n'a pas précisé comment elle avait réussi à mettre la main sur ce premier enregistrement des deux otages français, enlevés par les talibans avec leurs trois accompagnateurs afghans dans la province de Nimroz (sud) le 3 avril dernier.
La vidéo montre aussi trois hommes afghans enchaînés et portant un bandeau sur les yeux. Il s'agirait du chauffeur et des deux traducteurs qui se trouvaient avec les deux français lors de leur enlèvement. A la fin de l'enregistrement, on aperçoit des hommes lourdement armés ainsi qu'une femme voilée tenant ce qui semble être une arme automatique.
Selon le correspondant de la chaîne en Afghanistan, Chris Brown, l'enregistrement aurait été réalisé "très récemment". La chaîne canadienne affirme que les autorités françaises ont confirmé qu'il s'agissait bien des deux otages français.
La diffusion de ces premières images des deux otages français de l'ONG Terre d'enfance depuis leur enlèvement survient le jour même où le président français Jacques Chirac a demandé le "soutien" de son homologue afghan Hamid Karzai pour assurer la libération des deux volontaires, selon la présidence afghane.
Hamid Karzai lui a répondu que les autorités afghanes faisaient "tout leur possible pour assurer la libération" des deux volontaires et de leurs trois accompagnateurs afghans enlevés par les talibans dans la province de Nimroz (sud) puis, selon les autorités locales, transférés dans celle voisine d'Helmand, place forte des insurgés.
Aucune demande n'a jusqu'à présent été publiquement présentée par les talibans. Les talibans détiennent par ailleurs depuis le 27 mars une équipe médicale de cinq Afghans et ont menacé de tuer dimanche un de leurs otages si leur revendication n'était pas respectée. Ils ont réclamé la libération de certains de leurs militants prisonniers.
Cette affaire intervient alors que M. Karzai est dans une position très délicate après avoir accepté de relâcher cinq prisonniers talibans pour la libération le 19 mars du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo, mais dont l'interprète afghan a été décapité le 8 avril faute d'un accord similaire.

mardi 10 avril 2007

Des bénévoles de l’association Terre d’Enfance en danger en Afghanistan

L’engagement humanitaire est un combat de tous les jours et n’est pas sans danger. Même si parfois, les critiques fusent à l’encontre des activités des ONG et de leur gestion, sur le terrain, les bénévoles font un travail de fourmi incroyable, magnifique, difficile et dangereux à la fois. Et ce bien souvent loin de tout et de tout le monde. C’est le cas de l’association Terre d’Enfance au Nimroz, une province éloignée du sud-ouest de l’Afghanistan.

De mon engagement récent en Afghanistan, j’ai eu l’occasion de faire connaissance avec quelques uns des bénévoles de cette modeste association française.
L’un d’entre eux est devenu un ami et a piloté sur le terrain le projet de construction et le développement du centre pour enfants de Zaranj. Aujourd’hui, pour des raisons de confidentialité souhaitée par l’association, je ne sais pas encore si mon ami fait parti des deux humanitaires français pris en otage avec leurs trois collègues afghans. A lire : http://www.rfi.fr/actufr/afp/001/une/070405082926.xorn78pj.asp

En attendant l’espoir d’une bonne nouvelle où les cinq otages seraient libérés sains et sauf, je vous encourage à prendre connaissance des activités de l’association Terre d’Enfance. Visitez son site Internet : http://terre.enfance.free.fr/. Un message ou un geste de soutien apporte toujours du réconfort, surtout dans ces moments particulièrement difficiles et critiques. Merci pour ses bénévoles qui œuvrent à la construction d’un avenir meilleur de centaines d’enfants afghans.

lundi 3 janvier 2005

Tout le monde est sur les dents!

Peace and Love
Qui ne le sait pas, l'Afghanistan produit des centaines de milliers de tonnesd'opium par an - 4200 selon le rapport 2004 des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), soit 87 % de la production mondiale. Ce qui est sûr c'estque pour les Afghans le « Flower power » de nos aînés soixante-huitards occidentaux a une toute autre signification et un autre goût. Il sent le billet vert et l'air des montagnes de dollars facilement gagnés. A chacun son tripe. Mais si le paradis artificiel - qui se transforme vite en cauchemar - fait enparticulier tourner la tête des toxicos d'Europe, il fait aussi de plus en plus grincer des dents de planteurs de pavot afghans ces derniers temps. Les fermiers afghans ont peur de voir débarquer en pleine nuit chez eux manu militari des boys américains surarmés et tendus comme des arcs prêts à tirer leurs flèches. Et la pression monte dans des régions comme le Nangarhar (est du pays à la frontière avec le Pakistan). Arrêter les fermiers et détruire leurs plantations est une chose, mais quelle alternative est proposée afin de permettre à une famille afghane de survivre quand le blé rapporte dix fois moins à l'hectare que la culture de l'opium dans un pays appauvri par vingt trois années de guerres. On parle de substituer les champs de pavot par des tapis de roses afin d'en extraire l'essence pour la commercialiser en parfumerie. D'un paradis à un autre, il n'y aurait qu'un pas mais qui semble bien loin à franchir pour l'instant.

Peur sur la ville
Si d'un côté, des commandos U.S. et Britanniques sont sur le front de la lutte anti-drogue, d'autres Américains ont pour consignes de bien se terrer dans leur compound et d'y rester enfermé comme dans un bunker. Pour preuve de la terreur qui plane au-dessus de leur tête, voici le contenu d'un email (à lire attentivement jusqu'à la fin) qui date du 25 décembre dernier, émanant du vice-consul de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul : « The U.S. Embassy in Kabul reminds American citizens living and traveling in Afghanistan that potential remains for attacks, particularly in the form of suicide bombings and kidnappings, against U.S. citizens and interests in Afghanistan. The Embassy is particularly concerned about the increased possibility of suicide threats in Kabul and throughout Afghanistan during the Christmas holiday season. The Embassy has received information about a specific suicide threat against foreigners in Kabul. According to the information, a Pakistani militant travelled to Kabul to conduct a suicide bombing on the road from Shah Massoud intersection to KAIA (Great Massoud Circle to the Airport) on December 25th-26th. The terrorist carries 1.5-2kg of explosives on him and has no vehicle. He plans to get in front of foreign-driven vehicles and then explode the bombs. No further information is available at this time.»
Dans la foulée, un autre email m'est parvenu par le biais d'une des nombreuses antennes des Nations Unies, qui délivre des informations « assez » ! précises : "Reports have indicated that the potential attacker (suicide bomber) is a male operating alone with approx 2 kgs of explosives attached to him. Base onreports and investigations ISAF have provided some characteristics features (non exhaustive list, and not all described features must be necessarilyaccomplished at the same time) of potential suicide attackers, which could beuseful in order to recognize a potential threat..
  • 95% of suicidal attackers, (BBIED, VBIED) there was a single attacker in thevehicle.
  • Wearing bulky clothing.
  • Wearing sunglasses.
  • Sweating, agitated.
  • Elated, smiling, happy.
  • Mumbling, reciting the Koran passages.
  • Protecting genitals.
  • Freshly shaved, short hair.
  • Visibly altered appearance.
  • Marking on forearms.
  • Holding onto something, clenching fist.
  • Wire or toggle protruding from clothing/bag.
  • Cuts in clothing/bag».

Après cette énumération qui a de quoi rendre parano quiconque met les pieds dans la rue, votre humble narrateur tient tout de suite à vous rassurer : je veille àm'écarter de toute personne qui portent des lunettes de soleil en pleine journée et qui a les cheveux courts! C'est marrant, c'est à peu de chose prêt le portrait robot des mercenaires, en particulier ceux employés par la société DynCorps (cf Chroniques du 6 octobre 2004), en vadrouille en ville. Dire qu'en prime ils portent de façon bien ostentatoire leurs armes aux poings et le pistolet dans les porte-flingues.

« Jeux interdits »
Les Afghans adorent les combats en tout genre et en Afghanistan ce n'est pas ce qui manque. En un rien de temps on comprend que tout est prétexte à la bagarre. Les Afghans aiment donc se défier et se mesurer à l'autre. Ca passe autant par la lutte gréco-romaine que par les combats de cerfs-volants. Si le cerf-volantest gracieux dans sa danse aérienne, il n'en reste pas moins un instrument de jeux dangereux par les enfants eux-mêmes. Ils enduisent la ficelle d'un mélange de colle et de limaille, ce qui en fait un fil armé, paré à trancher tout ce est sur son passage comme du beurre. En premier, les cordes des autres cerfs-volants en rabattant brusquement l'oiseau de plastique sur un autre. Mais aussi d'après ce que l'on m'a dit, des têtes de personnes qui ont le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment quand les cerfs-volants entament une subite embardée suite a un coup de vent.

On ne fait pas d'omelette afghane sans casser des oeufs
Des combats il y a aussi ceux plus classiques des coqs et des petits oiseaux comme on trouve beaucoup en Asie. Mais également des oeufs de poules. Dans la rue, ces oeufs de combat, préalablement bouillis, sont facilement reconnaissables parce que peints en rouge ou jaune pour les rendre plus attractifs dans les paniers. Ils coûtent généralement 5 afghanis pièce (moins de 0,08 euro cent). Le but dujeu, élémentaire, consiste pour deux adversaires à choisir un oeuf et à chacun à son tour de frapper l'oeuf de son adversaire. Tout repose donc sur le choix minutieux du « bon » oeuf. La partie tient donc en deux rounds. Celui qui se fait casser son oeuf paye l'addition pour les deux et le vainqueur repart avec son œuf intact et celui cassé pour le manger. Ca n'a rien de vraiment impressionnant mais cela a le mérite de beaucoup amuser les Afghans qui en sont très friands. Plus spectaculaire sans doute, sont les combats de chameaux qui se tiennent dans la région de Mazar-e-Sharif dont j'ai entendu parlés, mais auquel je n'ai pas pu assister. Du même genre, et assez brutal sont les combats de chiens (Sag jangi, en dari) qui attirent des centaines de personnes en plein Kaboul. Et l'hiver est la saison, non pas de la chasse, mais des combats. Ils ont lieu le vendredi, jour férié pour les musulmans. Cette fois c'est dans le quartier de Shaman-e-Babrak au Nord de la capitale que les duels sont organisés.

Les Afghans sont « à crocs »
De la rue, j'aperçois une foule immense regroupée au beau milieu d'un misérable terrain vague poussiéreux. A quelques dizaines de mètres j'entends déjà les aboiements graves de ce qui m'a tout l'air de ne pas être des Yorkshire de salon et autres petits chiens à sa mémère. Un peu méfiant, impressionné mais attentif, je me rapproche de la foule, la perce et me retrouve au milieu d'une arène improvisée au milieu de laquelle se déroule le spectacle.
Là, une vingtaine de chiens costauds sont la vedette du jour. Solidement tenues en laisse par leurs propriétaires à l'aide de larges cordes, les mastodontes canins ne demandent qu'à bondir pour choper le voisin le plus proche. La gueule large et la charpente trapue et musculeuse, ces bouledogues sont apparemment nés pour se battre. Tout autour d'eux, le public, uniquement masculin et constitué de centaines de personnes, fait le pied de grue dans l'attente du prochain match. Enroulés dans un patou (longue pièce de tissue), turban ou pacol (chapeau traditionnel surtout porté par les Nouristanais et les Tadjiks afghans) vissés sur la tête, longue barbe blanche ou noire de jaie, soigneusement taillée et parfois colorée au henné, la galerie de portraits des spectateurs est digne d'une superproduction hollywoodienne.
Show must go on
Au cour des rixes, le speaker, Khalail, célèbre pour l'organisation de combats de chiens, fait son show. A l'aide d'un porte-voix et de son sifflet, le vieuxbonhomme enturbanné, suivi comme un petit chien par son assistant, distille ses paroles de crieur populaire pour amuser la foule. Et en guise de distraction supplémentaire, il fouette l'air et les gêneurs sur son passage avec son bâton, à mi-chemin entre le tue-mouche et la cravache. Comme j'essaye de coller au plus prêt de l'action, je me retrouve forcement dans lec ollimateur du père fouettard afghan, ce qui, bien sûr, fait marrer tout le monde. Mais vu que je ne me laisse pas intimider il passe son chemin. Bon, ilfaut dire aussi qu'il m'a quémandé à plusieurs reprises de l'argent pour m'accorder le droit de prendre des photos. Je feins de ne pas comprendre cequ'il veut, même s'il frotte bien clairement sous mes yeux son pouce et son index pour me tenter de me faire cracher quelques billets. Inflexible, je joue la carte de la patience. Et le spectacle continue.
Au menu : 15 oeufs et 2 kg de barbaque par jour
Avec les propriétaires les chiens, Khalail le speaker choisit les clébards demême catégorie pour un combat, comme à la boxe. Une fois les deux chiens sélectionnés, ils sont placés l'un en face de l'autre sépare par un drap vert mis en travers le temps de les préparer et de retirer leur harnais. Au signal, le drap est abaissé et les deux molosses bondissent l'un sur l'autre tout de go. Le premier choc frontal est violent et émet un son lourd sous les cris et les gloussements de la foule ravie. Les chiens sebattent avec hargne, jusqu' à l’épuisement, la bave et l'écume aux commissures des gueules. J'entends encore le râle de leur respiration, accélérée par l'effort et leur rage.
Sans détails, ils se chopent à la tête, aux oreilles ou encore au cou. Le sang fait parfois son apparition par petites touches comme de grosses gouttes de sueur. A y regarder de plus prêt, je remarque aussi sur la plupart des cicatrices des combats précédents sur la tête et le museau. Les yeux révulsés, l'un des chiens reste au tapis, K.O. mais toujours solidement maintenu par son adversaire. Les propriétaires des chiens sont obligés de les séparer avec de l'eau fraîche. Et le perdant, agonisant, a le droit de s'en prendre une giclée supplémentaire, histoire desortir d'un demi coma. Les pupilles dilatées, il repart finalement au bout de quelques minutes, hagard et titubant sur ses pattes, aidé par son maître àquitter l'arène. De son côté, Chagher, le vainqueur, est portée en triomphe parson maître Jalal. Survoltée, Jalal originaire d'Istalef, un village situé à 1 heure deroute au Nord de Kaboul, lance au-dessus de lui une liasse d'Afghanis qui déclenche un mouvement de foule. L’argent et l'euphorie retombés, Jalal medit, fier comme Harpagon, que son « poulain » reste une fois de plus invaincu. Et ce matin, il aurait empoché 10 000 afghanis (près de 150 euros) avec cette nouvelle victoire grâce aux paris. Une valeur sure donc mais qui demande beaucoup d'attention. Jalal me détaille le régime alimentaire impressionnant de son molosse : pas moins de 15 oeufs par jour et 2 kg de barbaque de vache, plutôt l'intérieur et pas les meilleurs morceaux, plus chers bien évidemment.
Plutôt un chien qu'une voiture
Remplir la gamelle d'un bouledogue de combat représente malgré tout un sacré budget surtout pour le pays. Mais ça n'empêche pas que les propriétaires tiennent à leur chiens comme à la prunelle de leurs yeux et que de s'en séparer équivaut à un immense sacrifice. Même contre une voiture japonaise me dit-on, certains refusent de l'échanger. La cote de ces bons toutoux peut monter même àplusieurs milliers de dollars. Ce qui rend d'autant plus animé les combats, que ce soit du côté des chiens mais aussi des propriétaires. « Il faut faire attention, c'est dangereux me confie Yemak, un photographe afghan qui m'accompagne. C'est un vrai casino ici et les gens parient beaucoup d'argent. Alors ils ne rigolent pas ». Ok, je ne fais pas le malin et je prends pour argent comptant ces conseils. C'est vrai que l'on sent que l'ambiance est électrique. Lors des duels, les coachs virevoltent autour en criant, sifflant, caressant leur protéger, parfois tentant de le bousculer pour booster leur étalon, l'énerver, le relancer dans la bagarre alors qu'il est pris au collet. Et lorsqu'un propriétaire, un peu trop inquiet, tente d'interrompre une partie, souvent parce que son chien est en mauvaise posture, on frise la bagarre générale. J'ai vu un propriétaire mécontent fondre sur son adversaire, ce qui a eu pour effet de déclencher l'attroupement d'une marée humaine au beau milieu de l'arène. En quelques minutes, la confusion et la pression retombe, grâce à l'intervention de policiers qui distribuent à tout va des coups de matraques, en un peu plus vif que le vieux speaker. On sépare les hommes et les bêtes et tout rentre dans l'ordre pour le prochain combat. Wouf !