mercredi 4 juillet 2007

"Erreurs destructives massives" pour l'Iraq

Je me rappelle encore comme si c’était hier de ces déclarations alarmantes de la part du président des Etats-Unis sur la détention par Saddam Hussein d’armes de destructions massives. Soi-disant preuves irréfutables à l’appui.
Mais le 29 juin dernier, j’apprends –très discrètement-, que l’Organisation des Nations Unies met officiellement fin à la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations Unies (COCOVINU – UNMOVIC United Nations Monitoring, Verification and Inspection Commission en anglais). Et avec quel résultat ? Rien. Fausse alerte. Les experts n’ont pas officiellement trouvé d’armes de destructions massives.

L’Iraq donc au début 2003, au moment de la prise de décision de l’invasion du pays par les troupes américaines, ne disposait pas d’armes de destructions massives prêtes à défigurer la face du monde. Il y avait bien quelques tubes en aluminium comme la Maison Blanche l’a si bien soulignée lors de ses discours va-t-en guerre. Mais cela justifiait-il-le choix d’envahir l’Irak et de faire tomber le despote Saddam Hussein ? La raison n’était-t-elle pas ailleurs ?
Dans ce cas, cela veut dire que la Maison Blanche a vendu « sa » guerre et qu’elle l’a justifiée auprès de la communauté internationale et de ses compatriotes sur la base d’un mauvais prétexte et de fausses informations. C’est cela qui est grave. Même si, cette fois-ci, c’est un dictateur sanguinaire qui est bien tombé. Mais à quel prix aujourd’hui pour le peuple irakien !

Mais encore, demain, sur la base de mensonges officiels, un homme politique, élu légitimement par son propre peuple, peut bien voir sa tête mise à prix et tomber. Comme celle de Saddam Hussein, la nuque brisée. Cela a d’ailleurs déjà été le cas, ailleurs, avec l’appui de la CIA. Faire et défaire les régimes politiques est une spécialité des services spéciaux américains depuis un siècle. Flashback. Au nom de la lutte contre le péril communiste, le socialiste chilien Salvador Allende n’a pas pu terminer son mandat présidentiel. Isolé et assiégé par les troupes du général Pinochet (soutenu par la CIA), il se suicide un certain 11 septembre… 1973. Tout ça, parce qu’il était jugé trop « gauchiste » par le pouvoir américain en ces temps de guerre froide. Et pourtant. L’homme populaire représentait un espoir dans son pays. Malheureusement pour lui et son peuple, il n’était pas en odeur de sainteté chez l’Oncle Sam d’Amérique. Maintenant, à qui le tour…
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Je vous reprends ci-dessous deux paragraphes de compte-rendu de la 5710e séance du Conseil de sécurité (CS/9064) du 29 juin 2007 qui ont conduit au vote de la résolution 1762 mettant aussitôt fin au mandat de la UNMOVIC.

La déclaration de M. DEMETRIUS PERRICOS, Président exécutif par intérim de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations Unies (COCOVINU) : « Au cours de la période allant du 27 novembre 2002 au 17 mars 2003, date à laquelle les inspecteurs ont été retirés, la COCOVINU a mené 731 inspections, couvrant 411 sites dont 88 n’avaient pas été inspectés dans le passé. Le 13e rapport trimestriel indique en outre qu’au cours de cette période, la Commission n’a pas trouvé la trace d’une reprise du programme d´armement iraquien ni de quantité significative de matériaux proscrits. Les inspecteurs avaient découvert un petit nombre d’ogives chimiques vides qui auraient été fabriquées avant 1990 et qui ont été alors détruites tout comme l’ont été des missiles Al Samoud II. Toutefois, ni le régime d’inspection, ni les déclarations, ni les documents soumis ont permis de faire la lumière sur des questions en suspens dont la liste avait été présentée au Conseil le 19 mars 2003. »

Et bien sur celle de M. ZALMAY KHALIZAND (États-Unis) qui « est revenu sur les mesures prises par son pays pour enquêter sur la présence d’armes de destruction massive en Iraq. Le Groupe d’investigation en Iraq dirigé par les États-Unis a enquêté du printemps 2003 au début de l’année 2005. Si les conditions de sécurité ont parfois rendu cette tâche difficile, le Groupe d’investigation et les membres de la Coalition ont pu faire leur travail et conclure que l’Iraq ne disposait ni d’armes de destruction massive ni de leurs vecteurs même si le Groupe d’investigation continue de trouver des stocks isolés de munitions. »

Lien des comptes rendus de séances de l’ONU sur cette question :
En français : http://www.un.org/News/fr-press/docs/2007/CS9064.doc.htm
In English: http://www.un.org/News/Press/docs/2007/sc9064.doc.htm
Lien sur la mission de la UNMOVIC : www.unmovic.org

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pourquoi pas:)