mercredi 5 décembre 2007

Previous Aina Photo student wins award!

Oct 28, 2007. Photographer Safia Safi, who landed the third prize at the Photo Contest in the Second World Congress of News Agencies held by EFE in Spain, was also honoured. In the contest more than 200 photographs from around the world were placed.

A photograph of the dead body of Zakia Zaki, directress of the US-funded Radio Peace, was declared as the third best by a majority vote. Safia studied at Aina Photojournalism Institute in 2005-2006. Safia now works for Pajhwok Afghan News as photographer.

Congratulations Safia.
Photo: Safia Safi (1st right) learns photography at Aina training center, Kabul, June 25, 2006. Photo by Dimitri Beck.

vendredi 23 novembre 2007

En ta mémoire Najibullah / In memory of Najibullah

Dear Najibullah Jan,
I do not know if where you are now you have a chance to see or hear these words. But if I write these lines today it is in memory of you.
At Aina Kabul, everyday from early morning till night, you were the one bringing and sharing your smile all around the centre. I still remember that day when you told me you wanted to become a journalist and learn photography. You followed the classes at Aina Photo agency and you did it with all your positive energy. You were always ready to jump and to go everywhere to take pictures as you did when bomb attacks happened in the neighbourhood. You learnt from others and you were always ready to help your friends. Aina was your second house and you were the friend of all of us. I still remember when you gave me your letters that you had written yourself in French to be sent to your friends in France. These friends that helped and supported you as much as they could, until your last breath. It was probably a strong one as you were.
Najibullah Jan, thanks so much for so much kindness in all kind of situation. We will never forget you and your smile. Continue Najibullah. Please, continue to smile where ever you are. Wish to see one day your nice smile on every Afghan people’s face.
Khoda hafez Najibullah Jan
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"Condolences to the family of Najibullah" from Travis Beard's blog, http://argusphotography.blogspot.com
Wednesday, November 21, 2007
I am very sad to announce that one of the family members of the Aina Family passed away today. After loosing his 1st kdiney, Najibullah had been fighting for his life with a failing 2nd kidney. Najibullah was a successful student of the photojournalism course and also a long term employee at Aina. He was loved by all and even a last minute fund raising effort was not quick enough to save him. We all know that he is now in a better place and we hope that we will guide us with his wisdom and integrity.
Portrait of Najibullah, from Travis Beard's blog.
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PS: thank you very much Travis to keep us posted about Afghanistan. Even, if it is sometimes for sad news. But if no news cross the borders, Afghanistan may stay for a while a lost isolated world. Good luck.

dimanche 11 novembre 2007

En hommage à Christophe de Ponfilly, expo photos de Cyril Tourneur d'Ison le 12 novembre a l’Espace Guillaume dans le 3e arr. de Paris

En hommage à Christophe de Ponfilly l' Espace Guillaume Expo accueille les photographies de Cyril le Tourneur d’Ison, du tournage de «l’Etoile du soldat».

Exposition du 12 novembre au 19 novembre 2007. Commissaire: Alain Mingam. Vernissage le lundi 12 novembre 2007 à partir de 19h à L’espace Guillaume Expo 32 rue de Picardie, 75003 Paris - tel .01.44.54.20.60 / métro : République ou Temple.

Photo ci-dessus: Cyril le Tourneur d'Ison devant un ancien char soviétique, sur le tournage dans la vallée du Panjshir, Afghanistan, 28 sept. 2005.

Photo ci-contre: Christophe de Ponfilly dirige Sacha Bourdo, l'acteur principal, sur le tournage du film "L'Etoile du soldat", Panjshir, Afghanistan, 29 sept. 2005. Photos : Dimitri Beck.

vendredi 12 octobre 2007

284 milliards de dollars, c’est le coût des guerres en Afrique de 1990 à 2005

C'est le chiffre qui ressort d'un rapport publié par l'organisation Oxfam international.
A lire sur ce sujet sur le site d'Oxfam international in English:
http://www.oxfam.org/en/news/2007/pr071011_control_arms_cost_conflict_africa
sur le site d'Alertnet in English:
http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/L10191576.htm
et pour une version résumée en francais sur le site de Rue89:
http://www.rue89.com/2007/10/11/le-cout-des-guerres-en-afrique-284-milliards-de-dollars
Reste maintenant, tout aussi macabrement, à comptabiliser les centaines et les centaines de milliers de vies humaines qui en ont fait les frais. Mais à qui profite le crime?

samedi 4 août 2007

Evangéliser l’Afghanistan musulmane ou l’étrange initiative de chrétiens Coréens

A l’heure des négociations pour la libération des 21 Coréens chrétiens encore détenus par des Taliban -deux des 23 otages ont déjà été assassiné- les autorités coréennes tentent d’étouffer toute propagation d’images et d’informations dans leur pays. Par exemple depuis quelques jours, la police sud-coréenne a fermé des blogs où sont parus plusieurs photos de la visite du groupe d’évangélistes sur l’un des hauts sites religieux musulmans de la région de Kandahar. Les photos étaient accompagnées de commentaires en particulier ceux du pasteur qui le premier a été tué. Sur une de ces pages Internet en coréen –une page m’a été traduite par un contact coréen à Séoul- j’ai pu y voir en particulier des images avec des femmes vêtues d’abaya noire, couvertes de pied en cape, comme c’est la règle pour les femmes dans la péninsule arabique. Certaines ont même un fin voile noir devant le visage et ne voient qu’en transparence. Pour d’autres, seuls les yeux peuvent être vues. Des yeux de type coréen (voir les photos trouvées sur un des blogs encore actif).
Sur d’autres photos, les prosélytes chrétiens se recueillent dans la prière et le chant. Le pasteur, auteur de commentaires sur le blog, se félicite d’être en ces «terres dangereuses même pour les locaux et remercie Dieu de leur permettre d’y être».
En réaction aux commentaires et au contenu du blog, des lecteurs ont pour la plupart du temps posté des messages critiques et révoltés contre les démarches du groupe. Pour tenter de circonscrire les débats, le ministère des affaires étrangères coréen a transmis un courriel à ses correspondants le 23 juillet dernier demandant de bannir les mots de « chrétien coréen » et « d’organisation chrétienne » dans les messages. Du coup, comme me confie mon contact, beaucoup de coréens pratiquent la loi du silence. Ils préfèrent se taire et éviter de trop diffuser les photos du blog « de peur de mettre en danger la vie des otages si les Taliban tombent sur les photos » du groupe entrain de prier à la mosquée de Kandahar.
Rappel des faits, un groupe de 23 Coréens, dont 18 femmes, a été pris en otage le 19 juillet alors qu’il voyageait dans un car privé sur la route principale sud entre Kaboul et Kandahar, ancienne capitale des Taliban, route réputée pour être dangereuse.
Enfin, pour mémoire, les prosélytes chrétiens Coréens n’en sont pas à leur première tentative de provocation en Afghanistan, pays musulman et réputé très conservateur, qui sort à peine de 23 années de guerres. En août 2006, plus d’un millier d’entre eux s’étaient rendus dans la république islamique pour l’organisation d’un « festival de la paix » de trois jours. Cette initiative qui s’est faite sans invitation officielle a entraîné l’annulation de l’événement et l’expulsion des organisateurs coréens.

jeudi 5 juillet 2007

« Celui qui dresse les serpents finit toujours dans leur estomac »

Tirée de la revue de presse réalisée par l’ambassade de France à Kaboul, le quotidien Weesa écrit : « Celui qui dresse les serpents finit toujours dans leur estomac » ; cet article en pleine page, consacré aux événements de la Mosquée Rouge à Islamabad, estime que le Pakistan vit aujourd’hui « ce qu’il a fait subir à l’Afghanistan pendant des années ». Après avoir cité un autre proverbe persan, selon lequel « le creuseur de puits finit toujours par tomber dedans », l’article rappelle un récent rapport du Haut Conseil de Sécurité du Pakistan, qui mettait en garde contre la propagation de l’« idéologie tâleb » dans la société.

Je vous rappelle le contexte de la situation de la Mosquée rouge d’Islamabad :
« La Mosquée rouge a été assiégée mercredi par des centaines de membres des forces de sécurité pakistanaises après des heurts qui ont fait seize morts depuis mardi. Le gouvernement du président pakistanais Pervez Musharraf tente de contrôler la mosquée fondamentaliste dans le cadre de son soutien à la "lutte contre le terrorisme" menée par son homologue américain George Bush. La mosquée rouge est accusée de servir de refuge à des talibans combattant en Afghanistan et des islamistes pakistanais les soutenant. » Source AFP, jeudi 5 juillet 2007.

mercredi 4 juillet 2007

"Erreurs destructives massives" pour l'Iraq

Je me rappelle encore comme si c’était hier de ces déclarations alarmantes de la part du président des Etats-Unis sur la détention par Saddam Hussein d’armes de destructions massives. Soi-disant preuves irréfutables à l’appui.
Mais le 29 juin dernier, j’apprends –très discrètement-, que l’Organisation des Nations Unies met officiellement fin à la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations Unies (COCOVINU – UNMOVIC United Nations Monitoring, Verification and Inspection Commission en anglais). Et avec quel résultat ? Rien. Fausse alerte. Les experts n’ont pas officiellement trouvé d’armes de destructions massives.

L’Iraq donc au début 2003, au moment de la prise de décision de l’invasion du pays par les troupes américaines, ne disposait pas d’armes de destructions massives prêtes à défigurer la face du monde. Il y avait bien quelques tubes en aluminium comme la Maison Blanche l’a si bien soulignée lors de ses discours va-t-en guerre. Mais cela justifiait-il-le choix d’envahir l’Irak et de faire tomber le despote Saddam Hussein ? La raison n’était-t-elle pas ailleurs ?
Dans ce cas, cela veut dire que la Maison Blanche a vendu « sa » guerre et qu’elle l’a justifiée auprès de la communauté internationale et de ses compatriotes sur la base d’un mauvais prétexte et de fausses informations. C’est cela qui est grave. Même si, cette fois-ci, c’est un dictateur sanguinaire qui est bien tombé. Mais à quel prix aujourd’hui pour le peuple irakien !

Mais encore, demain, sur la base de mensonges officiels, un homme politique, élu légitimement par son propre peuple, peut bien voir sa tête mise à prix et tomber. Comme celle de Saddam Hussein, la nuque brisée. Cela a d’ailleurs déjà été le cas, ailleurs, avec l’appui de la CIA. Faire et défaire les régimes politiques est une spécialité des services spéciaux américains depuis un siècle. Flashback. Au nom de la lutte contre le péril communiste, le socialiste chilien Salvador Allende n’a pas pu terminer son mandat présidentiel. Isolé et assiégé par les troupes du général Pinochet (soutenu par la CIA), il se suicide un certain 11 septembre… 1973. Tout ça, parce qu’il était jugé trop « gauchiste » par le pouvoir américain en ces temps de guerre froide. Et pourtant. L’homme populaire représentait un espoir dans son pays. Malheureusement pour lui et son peuple, il n’était pas en odeur de sainteté chez l’Oncle Sam d’Amérique. Maintenant, à qui le tour…
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Je vous reprends ci-dessous deux paragraphes de compte-rendu de la 5710e séance du Conseil de sécurité (CS/9064) du 29 juin 2007 qui ont conduit au vote de la résolution 1762 mettant aussitôt fin au mandat de la UNMOVIC.

La déclaration de M. DEMETRIUS PERRICOS, Président exécutif par intérim de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations Unies (COCOVINU) : « Au cours de la période allant du 27 novembre 2002 au 17 mars 2003, date à laquelle les inspecteurs ont été retirés, la COCOVINU a mené 731 inspections, couvrant 411 sites dont 88 n’avaient pas été inspectés dans le passé. Le 13e rapport trimestriel indique en outre qu’au cours de cette période, la Commission n’a pas trouvé la trace d’une reprise du programme d´armement iraquien ni de quantité significative de matériaux proscrits. Les inspecteurs avaient découvert un petit nombre d’ogives chimiques vides qui auraient été fabriquées avant 1990 et qui ont été alors détruites tout comme l’ont été des missiles Al Samoud II. Toutefois, ni le régime d’inspection, ni les déclarations, ni les documents soumis ont permis de faire la lumière sur des questions en suspens dont la liste avait été présentée au Conseil le 19 mars 2003. »

Et bien sur celle de M. ZALMAY KHALIZAND (États-Unis) qui « est revenu sur les mesures prises par son pays pour enquêter sur la présence d’armes de destruction massive en Iraq. Le Groupe d’investigation en Iraq dirigé par les États-Unis a enquêté du printemps 2003 au début de l’année 2005. Si les conditions de sécurité ont parfois rendu cette tâche difficile, le Groupe d’investigation et les membres de la Coalition ont pu faire leur travail et conclure que l’Iraq ne disposait ni d’armes de destruction massive ni de leurs vecteurs même si le Groupe d’investigation continue de trouver des stocks isolés de munitions. »

Lien des comptes rendus de séances de l’ONU sur cette question :
En français : http://www.un.org/News/fr-press/docs/2007/CS9064.doc.htm
In English: http://www.un.org/News/Press/docs/2007/sc9064.doc.htm
Lien sur la mission de la UNMOVIC : www.unmovic.org

Mémoire d’un chansonnier

Hommage à Gaston Couté, et à ses textes hors du temps, tellement présents.

Il est de ces textes intemporels. Sans âge. Certes il y a l’usage du patois. Mas si la forme et le verbe sonnent “ancien”, le contenu et le ton raisonnent “contemporain”. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, je vous recommande la lecture des textes de Gaston Couté, chansonnier et poête beauceron (1880 – 1911). L’inspiration est rurale. Le verbe tout autant. Le regard est affûté et la critique acerbe. Anarchiste de combat, Couté trouve l’emphase dans les grands combats ideologiques (pacifisme, laïcité). Plutôt que de paraphraser ce qui a déja été écrit sur Gaston Couté depuis des décennies, je vous renvoie à la lecture de sa vie et ses oeuvres sur Internet à la fin de cette chronique. En introduction à l'édition complète des œuvres de Gaston Couté sous le titre La chanson d’un gâs qu’ mal tourné, on peut lire: “Lisez... Mais une précaution : Lisez-les vous. Oui ! Les textes de Gaston Couté sont presque tous écrits pour être dits. Il faut donc "se les lire". Les entendre. Ils ont le rythme de la parole. Ils sont "à la bouche", pas pour les yeux...”

Voici un des ses textes, “Le gâs qu'a mal tourné”.

Dans les temps qu'j'allais à l'école,
- Oùsqu'on m'vouèyait jamés bieaucoup, -
Je n'voulais pâs en fout'e un coup ;
J'm'en sauvais fér' des caberioles,
Dénicher les nids des bissons,
Sublailler, en becquant des mûres
Qui m'barbouillin tout'la figure,
Au yeu d'aller apprend' mes l'çons ;
C'qui fait qu'un jour qu'j'étais en classe,
(Tombait d' l'ieau, j'pouvions pâs m'prom'ner !)
L'mét'e i'm'dit, en s'levant d' sa place :
"Toué !... t'en vienras à mal tourner !"

Il avait ben raison nout' mét'e,
C't'houmm'-là, i'd'vait m'counnét' par coeur !
J'ai trop voulu fére à ma tête
Et ça m'a point porté bounheur ;
J'ai trop aimé voulouér ét' lib'e
Coumm' du temps qu' j'étais écoyier ;
J'ai pâs pu t'ni' en équilib'e
Dans eun'plac', dans un atéyier,
Dans un burieau... ben qu'on n'y foute
Pâs grand chous' de tout' la journée...
J'ai enfilé la mauvais' route!
Moué ! j'sés un gâs qu'a mal tourné !

A c'tt' heur', tous mes copains d'école,
Les ceuss' qu'appernin l'A B C
Et qu'écoutin les bounn's paroles,
l's sont casés, et ben casés !
Gn'en a qui sont clercs de notaire,
D'aut's qui sont commis épiciers,
D'aut's qu'a les protections du maire
Pour avouèr un post' d'empléyé...
Ça s'léss' viv' coumm' moutons en plaine,
Ça sait compter, pas raisounner !
J'pense queuqu'foués... et ça m'fait d'la peine
Moué ! j'sés un gâs qu'a mal tourné !

Et pus tard, quand qu'i's s'ront en âge,
Leu' barbe v'nu, leu' temps fini,
l's vouéront à s'mett'e en ménage ;
l's s'appont'ront un bon p'tit nid
Oùsque vienra nicher l' ben-êt'e
Avec eun' femm'... devant la Loué !
Ça douét êt' bon d'la femme hounnête :
Gn'a qu'les putains qui veul'nt ben d'moué.
Et ça s'comprend, moué, j'ai pas d'rentes,
Parsounn' n'a eun' dot à m'dounner,
J'ai pas un méquier dont qu'on s'vante...
Moué ! j'sés un gâs qu'a mal tourné !

l's s'ront ben vus par tout l'village,
Pasqu'i's gangn'ront pas mal d'argent
A fér des p'tits tripatrouillages
Au préjudic' des pauv'ers gens
Ou ben à licher les darrières
Des grouss'es légum's, des hauts placés.
Et quand, qu'à la fin d'leu carrière,
l's vouérront qu'i's ont ben assez
Volé, liché pour pus ren n'fére,
Tous les lichés, tous les ruinés
Diront qu'i's ont fait leu's affères...
Moué ! j's'rai un gâs qu'a mal tourné !

C'est égal ! Si jamés je r'tourne
Un joure r'prend' l'air du pat'lin
Ousqu'à mon sujet les langu's tournent
Qu'ça en est comm' des rou's d'moulin,
Eh ben ! I' faura que j'leu dise
Aux gâs r'tirés ou établis
Qu'a pataugé dans la bêtise,
La bassesse et la crapulerie
Coumm' des vrais cochons qui pataugent,
Faurâ qu' j'leu' dis' qu' j'ai pas mis l'nez
Dans la pâté' sal' de leu-z-auge...

dimanche 17 juin 2007

« L’Atmosphère » apaisée…

Le restaurant français à Kaboul l’Atmosphère a ré-ouvert ses portes le 17 juin, après sa fermeture précipitée. Le fisc afghan réclamait pas moins de 500 000 USD à son propriétaire, Marc Victor, du coup, s’était mis en grève de la faim. A lire ma chronique précédente du 7 juin dernier. De toute évidence, un terrain d’entente ait été trouvée depuis. Open bar pour tout le monde ?!

jeudi 7 juin 2007

« Grande bouffe » au pays du kabouli*

Faire des affaires en Afghanistan peut coûter cher. Demandez plutôt à Marc Victor, un français qui a ouvert un restaurant l’été 2004 à Kaboul. Les affaires tournaient bien pour lui. Très bien même. Si bien qu’il a ouvert l’hiver dernier un autre restaurant frenchy à Islamabad, au Pakistan voisin, fort de la réussite de son restaurant dans la capitale afghane. Mais, qui dit pays instable, dit aussi mauvaises et coûteuses surprises qui peuvent du jour au lendemain frapper à votre porte… Comme une facture de 500 000 US dollars (370 000 euros). Une somme vertigineuse dans un pays dans lequel le salaire mensuel moyen atteint à peine 50 dollars américains (37 euros). C’est pourtant bien ce que réclame le fisc afghan à Marc Victor au titre de son activité professionnelle à Kaboul. L’expérience de plusieurs années du pays et les contacts nouer sur place ne protégent pas toujours de l’arbitraire ou des nouvelles « lois » afghanes. Reste que Marc Victor vient d’entamer une grève de la faim depuis deux jours (Source AFP**) –tout un symbole pour un restaurateur- afin de protester contre le paiement de ces impôts exigés par les autorités afghanes. Marc, ancien journaliste de 46 ans, affirme qu’il aura au total payé au 20 juin quelque 120 000 dollars (près de 90 000 euros) en impôts depuis l’ouverture de son restaurant, L’Atmosphère, en août 2004. Il a notamment attribué cette affaire “aux sentiments xénophobes” de certains fonctionnaires (Source AFP). Certains voient probablement en l’homme d’affaire une vache à lait, assurés qu’il y a de l’argent à se faire chez quelqu’un qui attire dans son établissement tous les gros salaires de Kaboul, des employés des Nations Unies à ceux d’autres grandes organisations internationales, en passant par toutes sortes de businessmen et autres agents de compagnies privées de sécurité. Même si au beau milieu de cette gente pour la plupart masculine, il y a bien aussi des volontaires d’ONG internationales aux revenus plus modestes. De toute évidence, le succès du restaurant n’a certainement pas attiré que les regards, mais aussi les convoitises. En Afghanistan et après tout, en affaire en général à travers le monde, l’argent se prend là où il se trouve. Business légal, illégal, mafieux, moral ou non, peu importe, l’argent n’a pas d’odeur comme dit si bien l’adage populaire. Le restaurant L’Atmosphère, même s’il a fourni une formation et du travail à de nombreux jeunes afghans, n’a pas eu que des mœurs « islamiques », au sens coutumes locales. L’alcool y a bien souvent coulé à flot, à l’exception des Afghans qui ne pouvaient pas produire un passeport autre qu’afghan. Alors, aujourd’hui, face a cette situation, que de questions restées en suspend. Sur quelle base de calcul, ces 500 000 dollars ont-ils été calculé dans un pays dans lequel le système fiscal est encore balbutiant ? L’Atmosphère génère-t-il vraiment autant de bénéfices, et dans ce cas, ce type de business n’est-il pas une belle alternative à celui de la production d’opium qui court le pays ? Marc subit-il une vengeance ? Ou bien Marc a-t-il fait un faux pas ? Ou encore fait-il les frais de jalousies ou bien d’un coup tordu de concurrents prêts à tout pour récupérer le business si son restaurant venait à fermer définitivement. Vu le succès qu’était le sien jusqu'à récemment (il aura versé tout de même 120 000 dollars d’impôts), les liasses de dollars qui circulent, liées à la reconstruction d’un pays dont honnêtement l’Afghan de la rue peine encore à voir, se retrouveront bien quoi qu’il en soit dans quelques poches de costumes. D’officiels ou non, corruption oblige. Quand il s’agit de dénoncer ce système qui gangrène le pays, personne ne se met à table pour ainsi dire. Pourtant, ne manque pas ceux qui mangent dans l’assiette des autres. Une sorte de « Grande bouffe » à l’afghane à laquelle ne participent que les mieux placés. L’homme de la rue n’ayant à peine que des miettes pour survivre, cinq ans après l’éphémère vent de liberté qui a soufflé sur le pays avec le départ des Taliban de Kaboul.

Blog du restaurant l’Atmosphère à Kaboul : http://latmospherekabul.blogs.com/

* Le Kabouli palaw est un plat national afghan composé de riz et de viande, accompagné de raisins secs et de fines lamelles de carottes.
**Dépêche AFP :

http://www.expatica.com/actual/article.asp?subchannel_id=25&story_id=40494

mercredi 30 mai 2007

Heureux dénouement pour TOUS les ex-otages de Terre d’enfance en Afghanistan

Voici un message que je suis tres heureux de vous faire passer:

Libres ! 52 jours après leur enlèvement dans l'ouest de l'Afghanistan, Rassoul, Hashim et Azrat ont été libéré hier matin dimanche 27 mai.
C'est avec une joie et un soulagement immenses que nous avons accueilli cette nouvelle, après de si longues semaines d'attente et d'angoisse.
Nous tenons à vous remercier du fond du coeur pour votre soutien, vos messages de solidarité, vos marques d'amitié, que vous nous avez apportés dans ces circonstances éprouvantes.
Nous remercions également toutes celles et tous ceux qui, en France et en Afghanistan, jour après jour, ont oeuvré pour la libération des cinq membres de notre équipe prise en otage.
N'oublions pas les autres otages, en Afghanistan et ailleurs dans le monde, dont l'épreuve continue, et dont nous demandons aussi la libération.
Très cordialement
L'équipe Terre d'enfance
http://terre.enfance.free.fr

mardi 22 mai 2007

Petites barbouzeries entre amis

Cette chronique est un clin d’œil à l’une de mes lettres afghanes dâtée du 20 novembre 2004 dans laquelle je vous parlais de ces chiens de guerre, les mercenaires (et de leurs maîtres), en « mâles » de trique, appâtés par le fric et l’odeur âcres de certaines trippes. Aujourd’hui, cette histoire en a le goût. Lisez donc.
Son nom est Jonathan Keith Idema alias Jack (photo). Ressortissant des Etats-Unis et ancien des forces spéciales américaines, il est détenu dans la prison afghane de Pul-e-Charkhi où il purge actuellement une peine de 10 ans prison, commencée fin 2004. Son crime : « Prise d’otages » et « torture » d’au moins huit personnes, avec deux autres « potes » de jeu, également américains, dans une prison clandestine à Kaboul (A lire l’historique sur le site francophone d’information sur l’Afghanistan Bassira.net, http://www.bassirat.net/news/read_news.php?n=1742). Une sorte d’Abu Ghraib* en terre afghane en somme. Le jugement rendu (en septembre 2004), Jack crie au complot de la part de son propre gouvernement et depuis, il l’accuse de vouloir le faire taire… pour toujours, subissant lui-même des tortures. Mais Jack clame son innocence à qui veut bien l’entendre depuis sa prison via son site Internet http://www.superpatriots.us/. Il y défend becs et ongles qu’il menait ces opérations et interrogatoires sur le terrain dans le but d’obtenir des informations sur le réseau Al Qaida et les Taliban. Du contre-terrorisme commandité par le Pentagone en personne puisque Idema assure qu’il était employé par le secrétaire d’Etat à la Défense. Mais voila, l’Oncle Sam semble avoir lâché son « pitbull », dans tous les sens du terme (A cliquez aussi sur le site de Jack, le lien vers le blog « Rottweiller Puppy, Take small bites, often »). Ahhh les coups tordus des services spéciaux… Pourtant, Jack se revendique bon patriote américain. Avec une adresse blog intitulée http://www.superpatriots.us/, qui pourrait d'ailleurs en douter. Et puis après tout, Jack martèle en bas de sa page d’accueil : "My President told our nation he was going to unleash hell on the terrorists, and that is exactly what I did... so what's the problem?"
Quoi qu’il en soit, il est difficile d’y voir clair dans cette barbouzerie en terre afghane. Ce qui est sûr, c’est que le dit Jack a le cuir dur. Il prend aussi ses précautions et il n’est pas si seul que ça. D’ailleurs, il ne manque pas de moyens ni de ressorts et encore moins de soutiens. Des moyens d’abord, il a comme qui dirait de quoi trouer le premier venu et le réduire en passoire: "Relax, we have enough guns and ammo to kill all those fuckers if they get through the government forces," Jack said from Pulacharke by NA satellite phone at 11:57 ETS." A lire sur http://www.kathryncramer.com/kathryn_cramer/2006/02/pulecharkhi_pri.html. Et quand aux ressorts et à ses soutiens, il n’y a qu’àcompter le nombre de pages et de blogs de soutien qui lui sont consacrés en tapant son nom sur Google ; sans parler d’un long article sur l’encyclopédie gratuite en ligne en version anglaise Wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Idema. Le garçon ne manque décidément pas de ressources comme le prouve encore http://www.counterterroristgroup.us/ le site officiel d’une compagnie « de contre terrorisme » qu’aurait fondé Idema.
Enfin, je vous ai gardé un petit cadeau pour la fin… non, tout de même pas une collection de kalachnikov en or faite en série limitée made in Pakistan. Non, mais quelques chose de bien plus casual et facile à porter pour tous les jours… Commandez en ligne des tee-shirts « Free Jack now » avec son portrait pour demander la libération du barbouze sur son site. En voila une bonne idée pour ceux qui était en panne de cadeau pour la fête des mères.
Bonne fête Môman!

* Sur la prison d’Abu Ghraib en Irak (en français) http://fr.wikipedia.org/wiki/Prison_d et (en anglais) http://en.wikipedia.org/wiki/Abu_Ghraib_prison

mercredi 16 mai 2007

Europetition d'urgence pour le Darfour

Comme vous le savez certainement deja, des millions de personnes ont été et sont en train de se faire torturer et massacrer au Darfour.
Nous pouvons agir en signant l'Euro pétition d'Urgence pour le Darfour.
Cette pétition a été mise en place au niveau européen et "il suffit" seulement de récolter 1 million de signatures en France avant le 1er juin (idem pour les autres pays européens) pour que l'ONU soit obligée de se rendre sur place afin de faire cesser les hostilités et d'amener des vivres et des médicaments aux quelques rescapés qui arrivent à échapper aux massacres. On en est à 105 000 signatures pour l'instant, environ! Signer cette pétition ne prend que 2 minutes.... Cliquez sur le lien http://www.europetition-darfour.fr

vendredi 11 mai 2007

Eric Damfreville de Terre d'enfance libéré par les taliban en Afghanistan

Vendredi 11 mai 2007
Après 38 jours de captivité, Eric a été libéré aujourd'hui par ses ravisseurs. C'est une grande joie pour ses proches et toute l'association.
A la suite de la libération de Céline, le 27 avril dernier, c'est une nouvelle étape vers la libération attendue de toute l'équipe de Terre d'enfance.
Notre soulagement ne sera complet que lorsque Rasul, Azrat, et Hashim seront libres à leur tour et auront rejoint leurs familles.
Nous demandons que la mobilisation des autorités françaises et afghanes, qui a permis d'aboutir à ces premières libérations, se poursuive jusqu'à un dénouement heureux pour tous. Nous appelons à nouveau les ravisseurs à laisser la vie sauve à Rasul, Azrat, et Hashim, travailleurs humanitaires.
L'association Terre d'enfance
http://terre.enfance.free.fr/

A lire la dépêche de l'agence AFP: http://fr.news.yahoo.com/11052007/202/afghanistan-liberation-du-second-otage-francais-par-les-talibans.html

mercredi 9 mai 2007

Soutenez l'appel à la libération d'Eric, Rasul, Azrat et Hashim

Chers amis,

Une fois de plus, je relais sur ce blog l'appel de Terre d'enfance.

Bonjour,
Demain commencera la 6ème semaine de détention pour Eric, Rasul, Azrat et Hashim. Vous êtes dèjà plusieurs milliers à avoir témoigné de votre solidarité et signé l'appel à leur libération. Plus les soutiens seront nombreux, plus le message sera entendu. Aidez-nous en relayant largement autour de vous cet appel et en invitant vos ami-e-s à le signer en ligne sur le site http://terre.enfance.free.fr.
Merci
Terre d'enfance

vendredi 4 mai 2007

Call for mercy for hostages in Afghanistan

Je vous transfère le message de l’ONG Terre d’Enfance. Céline a été libérée, heureuse nouvelle. Mais Eric et trois de leurs collègues afghans sont toujours détenus. Vos messages de soutien et d'encouragement sont essentiels dans ses moments si critiques. Vous trouverez les coordonnées de l’organisation à la fin de la lettre.
Merci pour votre attention.

Call for mercy for hostages in Afghanistan
Paris, May 2nd 2007

French aid agency Terre d'Enfance (A World For Our Children) appeals to the group in Afghanistan holding one of its French workers and three Afghan colleagues to show mercy.

On Saturday, you took the decision to give us back Celine. For everyone, it is a great relief and satisfaction to know today that she is with her loved ones.

Although tired after 24 days of detention, Celine was able to make it clear that she had been treated with respect during her captivity.
This ordeal has not changed the friendship and esteem that she feels for all of the Afghan people.

In freeing Celine, you showed understanding towards these volunteers, who are all committed to a humanitarian programme that helps children. We are all grateful to you.

Our sense of relief will not be complete until Eric and his three Afghans companions have in turn been reunited with their families.

The message that you gave to Celine had been passed on to all French leaders and French people. It will be understood all the better if you decide to be merciful.

We beg you to let Eric and his three afghan companions live and to give them back their liberty.

Terre d'Enfance (A World For Our Children)
http://terre.enfance.free.fr
Email: terre.enfance@free.fr

lundi 30 avril 2007

Prix spécial du Jury du meilleur magazine 2007 pour Les Nouvelles de Kaboul

Certains d'entre vous savent que j'étais en Afghanistan pendant près de deux ans et demi pour aider et soutenir au développement des medias locaux indépendants. Parmi mes différentes activités à Kaboul (directeur de l’agence Aina Photo et directeur pays adjoint de l’ONG Aina), j’exerçais également la rédaction en chef de la revue bilingue Les Nouvelles de Kaboul – New Afghanistan. J’ai aujourd’hui le plaisir de vous annoncer que le dernier numéro vient de recevoir le Prix spécial du Jury du Palmarès 2007 délivré par le Syndicat de la Presse Magazine et d’Information (SPMI). Ce numéro, sorti en novembre dernier, tire un portrait du pays cinq ans la libération de Kaboul.
A voir le palmarès 2007 sur le site de la SPMI : http://www.spmi.info/index.php?idPage=353.
L’avis du Grand jury : « Un symbole et une aventure personnelle. L’initiative du photographe Reza soutenue bénévolement par de grands journalistes français trouve une fin en apothéose avec le dernier numéro, exceptionnel, des Nouvelles de Kaboul de novembre 2006 sur l’évolution de la société afghane et le long processus de reconstruction ».
Je tiens à renouveler mes remerciements les plus chaleureux à toute l’équipe de grands journalistes – tous bénévoles pour l’occasion- qui ont contribué à la réalisation de ce numéro : Alain Genestar (rédacteur en chef invité), Alain Mingam (rédacteur en chef photo invité) ; à la rédaction : Olivier Weber (Le Point), Michel Peyrard (Paris Match), Brigitte Bragstone (Le JDD), Adrien Jaulmes (Le Figaro), Faheem Dashty (Kabul Weekly); Georges Wolinski (Charlie Hebdo, Paris Match, JDD) pour les illustrations et Marc Longa (VSD) pour la direction artistique ; à la photo, toute l’équipe d’Aina Photo. Mais aussi, Karine G. Barzegar (TV5), Sarah Halifa-Legrand (Le Nouvel Observateur), Anne Le Troquer (RFI), ainsi que Mina Rad à la communication et James Wendlinger à la coordination de rédaction. Et, bien évidemment, un remerciement tout particulier à Reza (éditeur, initiateur du projet et président d’Aina) et à Rachel Deghati, à qui Aina doit beaucoup.
Pour ceux qui le souhaite, ce numéro est toujours disponible au bureau d’Aina World à Paris. email : communication@ainaworld.org. N’hésitez à me donner vos impressions. Bonne lecture.

A voir aussi sur Aina :
http://www.ainaworld.org/
http://www.ainaphoto.org/

jeudi 26 avril 2007

Appel à la libération des cinq volontaires de Terre d’enfance pris en otage en Afghanistan

Alors que l’échéance posée par les Talibans arrive à son terme dans deux jours, nous lançons un appel aux ravisseurs pour la libération des cinq volontaires de l’association Terre d’enfance. Cet appel est soutenu et relayé par de nombreuses organisations humanitaires, dont celles qui œuvrent ou ont œuvré en Afghanistan.
Eric et Céline, de nationalité française, ont été capturés le 3 avril dernier avec Azrat, Hashim et Rasul, leurs trois collègues afghans, dans la province de Nimroz (sud-ouest de l’Afghanistan). Tous contribuaient à un programme de soutien éducatif aux populations défavorisées de la province, où Terre d’enfance est active depuis 4 années.
Depuis 25 ans, des hommes et des femmes de toutes nationalités, au sein d’ONG, agissent aux côtés des Afghans, de tous les Afghans, pour soulager les souffrances générées par les conflits qui se sont succédés.
Sans discrimination au sein de la population, le travail des ONG en Afghanistan s’est toujours réalisé, et se poursuit aujourd’hui, au service des Afghans.
A travers leur présence en Afghanistan et leur action, Eric et Céline entendaient marquer leur solidarité avec le peuple afghan, et ni eux, ni leurs collègues afghans ne sauraient être tenus pour responsables de l’intervention de forces armées.
C’est pourquoi nous implorons les ravisseurs de laisser la vie sauve à ces cinq volontaires et demandons aux autorités locales et nationales afghanes de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir leur libération.
Paris, le 26 avril 2007

Antoine Vuillaume
Président de Terre d’enfance

Premières organisations co-signataires :
- Médecins sans Frontières
- Aide Médicale Internationale
- AFRANE (Amitié Franco-Afghane)
- MADERA
- Afghanistan Demain
- Aïna
- Enfants du Monde – Droits de l’Homme
- Médecins du Monde
- Action Contre la Faim
- Solidarités
- Handicap International
- Architecture et Développement

Contact : Terre d’enfance – 01 43 49 53 77 – tde.soutien@free.fr http://terre.enfance.free.fr

dimanche 15 avril 2007

Au pays des Maharadjahs du 16 au 30 avril 2007

Chers amis,
Je suis au Rajasthan avec un saut à Rishikesh (nord) et à Delhi du 16 au 30 avril. Un programme haut en couleurs particulièrement chargé qui s'étale sur deux semaines avec plusieurs centaines de kilomètres à parcourir. Au menu, visites des plus luxueux et époustouflants palaces des Maharadjahs à travers tout le Rajasthan (Jaipur, Jodhpur, Udaipur...), la découverte de forts ambiance "désert des Tartares" comme à Jaisalmer, des rencontres avec des sâdhus et d’autres étonnantes personnalités. Sans oublier une petite virée à dos de chameau, histoire de me rappeler ce que c’est d’être sur le dos de quelqu’un qui a le même caractère que moi ! Demander plutôt à ma femme ! A très bientôt donc avec de nouvelles chroniques, cette fois-ci indiennes.
(Photo: Allez, en selle!, plage de Karachi, Pakistan, mars 2006).

samedi 14 avril 2007

Une vidéo montre les deux Français otages des taliban

Posté de Paris,
Je fais suite au message précèdent concernant la prise d’otages des deux volontaires de l’organisation Terre d’Enfance. Je copie plus bas la dépêche AFP pour votre information.
Sachez que cette nouvelle prise d'otage en Afghanistan s'est produite alors qu'enfle la polémique sur les conditions et les conséquences de la libération du journaliste italien du quotidien La Repubblica, Daniele Mastrogiacomo. A lire "Afghanistan : "Un reporter contre cinq chefs taliban", l'échange qui pose question": http://www.leblogmedias.com/archive/2007/03/26/afghanistan-un-reporter-contre-cinq-chefs-taliban-l-échange.html#more. Libéré et vivant certes, mais à quel prix! Terrible situation à vivre pour le journaliste italien et les familles des deux victimes -le fixer et le chauffeur-, horriblement exécutés par des Taliban.
Je continuerai à suivre cette actualité et à vous poster des nouvelles sur ces deux sujets.
En attendant, j'adresse mes voeux de sympathie aux proches des otages français et afghans. Et leur souhaite à tous beaucoup de courage, en espérant très bientôt le soulagement d'un heureux dénouement pour tout le monde.

MONTRÉAL (AFP) - Les deux volontaires français de l'ONG Terre d'enfance, otages en Afghanistan depuis 10 jours, sont apparus pour la première fois depuis leur enlèvement dans un enregistrement vidéo obtenu par la chaîne canadienne CBC dans lequel ils plaident pour avoir la vie sauve.
La chaîne canadienne n'a toutefois pas diffusé l'enregistrement vidéo des deux otages, se contentant de montrer d'eux des images fixes pour respecter sa politique éditoriale en la matière.
Les images montrent une jeune femme portant un foulard sur la tête, disant dans un murmure qu'elle est une volontaire humanitaire française kidnappée par les talibans il y a 10 jours et demandant à avoir la vie sauve, affirme la chaîne canadienne. Un peu plus loin dans la vidéo, un homme disant s'appeler Eric lance un appel similaire à celui de la jeune femme. Les deux otages semblent "parler sous la contrainte", indique la chaîne.
La CBC n'a pas précisé comment elle avait réussi à mettre la main sur ce premier enregistrement des deux otages français, enlevés par les talibans avec leurs trois accompagnateurs afghans dans la province de Nimroz (sud) le 3 avril dernier.
La vidéo montre aussi trois hommes afghans enchaînés et portant un bandeau sur les yeux. Il s'agirait du chauffeur et des deux traducteurs qui se trouvaient avec les deux français lors de leur enlèvement. A la fin de l'enregistrement, on aperçoit des hommes lourdement armés ainsi qu'une femme voilée tenant ce qui semble être une arme automatique.
Selon le correspondant de la chaîne en Afghanistan, Chris Brown, l'enregistrement aurait été réalisé "très récemment". La chaîne canadienne affirme que les autorités françaises ont confirmé qu'il s'agissait bien des deux otages français.
La diffusion de ces premières images des deux otages français de l'ONG Terre d'enfance depuis leur enlèvement survient le jour même où le président français Jacques Chirac a demandé le "soutien" de son homologue afghan Hamid Karzai pour assurer la libération des deux volontaires, selon la présidence afghane.
Hamid Karzai lui a répondu que les autorités afghanes faisaient "tout leur possible pour assurer la libération" des deux volontaires et de leurs trois accompagnateurs afghans enlevés par les talibans dans la province de Nimroz (sud) puis, selon les autorités locales, transférés dans celle voisine d'Helmand, place forte des insurgés.
Aucune demande n'a jusqu'à présent été publiquement présentée par les talibans. Les talibans détiennent par ailleurs depuis le 27 mars une équipe médicale de cinq Afghans et ont menacé de tuer dimanche un de leurs otages si leur revendication n'était pas respectée. Ils ont réclamé la libération de certains de leurs militants prisonniers.
Cette affaire intervient alors que M. Karzai est dans une position très délicate après avoir accepté de relâcher cinq prisonniers talibans pour la libération le 19 mars du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo, mais dont l'interprète afghan a été décapité le 8 avril faute d'un accord similaire.

mardi 10 avril 2007

Des bénévoles de l’association Terre d’Enfance en danger en Afghanistan

L’engagement humanitaire est un combat de tous les jours et n’est pas sans danger. Même si parfois, les critiques fusent à l’encontre des activités des ONG et de leur gestion, sur le terrain, les bénévoles font un travail de fourmi incroyable, magnifique, difficile et dangereux à la fois. Et ce bien souvent loin de tout et de tout le monde. C’est le cas de l’association Terre d’Enfance au Nimroz, une province éloignée du sud-ouest de l’Afghanistan.

De mon engagement récent en Afghanistan, j’ai eu l’occasion de faire connaissance avec quelques uns des bénévoles de cette modeste association française.
L’un d’entre eux est devenu un ami et a piloté sur le terrain le projet de construction et le développement du centre pour enfants de Zaranj. Aujourd’hui, pour des raisons de confidentialité souhaitée par l’association, je ne sais pas encore si mon ami fait parti des deux humanitaires français pris en otage avec leurs trois collègues afghans. A lire : http://www.rfi.fr/actufr/afp/001/une/070405082926.xorn78pj.asp

En attendant l’espoir d’une bonne nouvelle où les cinq otages seraient libérés sains et sauf, je vous encourage à prendre connaissance des activités de l’association Terre d’Enfance. Visitez son site Internet : http://terre.enfance.free.fr/. Un message ou un geste de soutien apporte toujours du réconfort, surtout dans ces moments particulièrement difficiles et critiques. Merci pour ses bénévoles qui œuvrent à la construction d’un avenir meilleur de centaines d’enfants afghans.