Dis tonton pourquoi tu tousses ?
Bien avant mon arrivée en Afghanistan on m'avait prévenu, « Tu verras, Kaboul estune ville polluée et très poussiéreuse ». Preuve en est, il est très facile de croiser aux coins des rues des vendeurs de masques dits « de chirurgien ». Des piétons aux cyclistes en passant par les agents de la circulation aux carrefours des rues de Kaboul, le masque est à l'ordre du jour. Tu parles d'un exotisme ! On peut en acheter in situ pour 5 afghanis pièce (10 centimes d'euros). Et c'est un bon business pour le jeune Mohammed Bachir (photo à gauche) qui me dit qu'il en vend près de 200 par jour. Chiffre d'affaires brut quotidien : près de 15 euros! Même s'il doit les payer pour se les procurer, ça lui laisse une marge plutôt confortable dans un pays où le salaire mensuel moyen plafonne à 2 500 afghanis (40 euros). Ce qui n'est pas besef surtout lorsque l'on regarde les prix du détail du coût de la vie quotidienne: le traditionnel non (à prononcer none et qui veut dire pain) coûte 4-5 afghanis, 1 kg de riz 40, le kilo de viande de mouton 180 et 1 litre de diesel, 23. Sans parler du coût de la location d'une maison pour une famille de quatre personnes qui tourne facilement autour de 1 000 afghanis par mois. Et l'on devient une sorte de privilégié lorsque l'on dispose de l'eau courante et de l'électricité à la maison. L'électricité est une denrée précieuse qu'il vaut mieux se procurer soi-même, l'EDF local ayant bien souventdes rater dans Kaboul même. Alors chacun y va de son générateur, du mastodonte surpuissant et assourdissant au petit d'appoint facilement transportable. Ces petites bêtes ronronnantes traînent sur les trottoirs de la ville, devant les boutiques qui font tourner du matériel électroniques, ordinateurs, photocopieurs, etc. Système D oblige.
Les Nuits parisiennes
Kaboul se reconstruit doucement. Après tant d'années de guerre et de destructions - pastant par les Soviétiques que par les Afghans eux-mêmes pendant leurguerre civile, de 1992 à 1996- Kaboul se redresse timidiment et renaît de ses cendres. Sur le boulevard Taïmani de la nouvelle ville, les squelettes de béton des nouveaux immeubles se succèdent presque de façon monotone. L'originalité n'est pas à l'ordre du jour. L'heure est avant tout à l'efficacité. Mais quelques exceptions dénotent dans le paysage comme le Sham-e-Paris Restaurant avec ses façades chamarées, faites de fresques multicolores. Plus qu'un restaurant, le Sham-e-Paris est le nouveau haut-lieude Kaboul pour se marier. Traduisez "Sham-e-Paris" par "La nuit parisienne", un endroit où l’on vient en famille plus que pour s’encainailler tout de même. Avec ses trois vastes salons, le site peut accueillir en simultanémentplusieurs milliers de personnes. Rien que la plus grande salle peut recevoir jusqu'à 2 500 personnes. A 500 afghanis (10 dollars environ) par personne, le menu haut de gamme, la note est salée - plus de 18 000 euros - et l'on comprend tout de suite que l'endroit soit réservé à une certaine élite de la société afghane. Le Sham-e-Paris, qui a ouvert sesportes il y a à peine 3 mois, propose aussi de multiples services comme une guest-house dans laquelle les chambres sont toutes équipées de télévision satellite, de prise Internet avec connexion haut débit par stellite, de petite cuisine individuelle, etc. Tout le confort pour 50 dollars la nuit, petit-déjeuner inclus. Si ça vous tente, je vous réserve une chambre pour votre nuit de noce. Je devrais pouvoir vous obtenir un discount vu que j'ai sympathisé avec legérant de l'établissement. Et pour ces dames, vous pouvez même acheter votrerobe de mariée dans l'une des boutiques au rez-de-chaussée. On y va, on y va!!!
Bouffée d'oxygène au pays du lion du Pandjshir
Kaboul se reconstruit doucement. Après tant d'années de guerre et de destructions - pastant par les Soviétiques que par les Afghans eux-mêmes pendant leurguerre civile, de 1992 à 1996- Kaboul se redresse timidiment et renaît de ses cendres. Sur le boulevard Taïmani de la nouvelle ville, les squelettes de béton des nouveaux immeubles se succèdent presque de façon monotone. L'originalité n'est pas à l'ordre du jour. L'heure est avant tout à l'efficacité. Mais quelques exceptions dénotent dans le paysage comme le Sham-e-Paris Restaurant avec ses façades chamarées, faites de fresques multicolores. Plus qu'un restaurant, le Sham-e-Paris est le nouveau haut-lieude Kaboul pour se marier. Traduisez "Sham-e-Paris" par "La nuit parisienne", un endroit où l’on vient en famille plus que pour s’encainailler tout de même. Avec ses trois vastes salons, le site peut accueillir en simultanémentplusieurs milliers de personnes. Rien que la plus grande salle peut recevoir jusqu'à 2 500 personnes. A 500 afghanis (10 dollars environ) par personne, le menu haut de gamme, la note est salée - plus de 18 000 euros - et l'on comprend tout de suite que l'endroit soit réservé à une certaine élite de la société afghane. Le Sham-e-Paris, qui a ouvert sesportes il y a à peine 3 mois, propose aussi de multiples services comme une guest-house dans laquelle les chambres sont toutes équipées de télévision satellite, de prise Internet avec connexion haut débit par stellite, de petite cuisine individuelle, etc. Tout le confort pour 50 dollars la nuit, petit-déjeuner inclus. Si ça vous tente, je vous réserve une chambre pour votre nuit de noce. Je devrais pouvoir vous obtenir un discount vu que j'ai sympathisé avec legérant de l'établissement. Et pour ces dames, vous pouvez même acheter votrerobe de mariée dans l'une des boutiques au rez-de-chaussée. On y va, on y va!!!
Bouffée d'oxygène au pays du lion du Pandjshir
C'est bien beau de faire des folies lors de longues nuits parisiennes et de picoler jusqu'à plus soif dans les bars pour expatriés. Il n'en demeure pas moins que rien ne remplace le spectacle de la mère nature. Après avoir passé plusieurs semaines downtown, est enfin arrivé le temps pour moi de planifier une virée de deux jours dans la vallée du Pandjshir avec trois autres amis. Une vraie bouffée d'oxygène. Départ de bonne heure à 6h30 du matin. Kaboul s'éveille à peine. Doucement le soleil darde ses timides premiers rayons dorés sur la tête des montagnes légèrement enneigées. Devant nous, déjà, la route file comme un cordon ininterrompu vers l'horizon, l'aventure et la liberté. Après le bitume, les nids de poules et les dos d'ânes, ce sont des pistes poussiéreuses qui nous attendent lors de la plus grande partie de notre escapade. Progressivement, la route se rétrécit pour finalement serpenter aumilieu d'une vallée escarpée tout le long de la rivière Pandjshir. Soudain, un barrage sorti de nulle part. Le checkpoint avec ses immenses grilles marque l'entrée au pays de Massoud l'Afghan. Son portrait en grand est là pour le rappeler à tous les visiteurs qui ne le saura pas encore. Partout, l'image du charismatique leader des Tadjiks afghans, impose ce profil saillant et noble à la fois. Un faciès devenu un symbole de résistance. Pourtant, il n'a pas pu réchapper à l'attentat meurtrier mené par deux faux journalistes arabes le 9 septembre 2001. Deuxjours avant le fameux 11 septembre qui a précipité l'intervention militaireaméricaine dans la région et la chute du régime des Taliban dans le pays.
Massoud Hill
A notre passage dans les villages, les regards sont curieux mais jamais inquisiteurs. Les Tadjiks du Pandjshir ont l'habitude de croiser des étrangers et en particulier des Français. Médecins et journalistes, beaucoup d'entre eux se sont rendus dans la région secourir un peuple téméraire et son chef Ahmad Shah Massoud, successivement en lutte contre les Soviétiques, les seigneurs dela guerre et les Taliban. Jamais vaincus, ces Tadjiks passent pour des irréductibles et leur vallée prend des airs de citadelle inexpugnable. Quand à nous, pas de souci et c'est la main sur le coeur que nous sommes accueillis chaleureusement par nos hôtes. Pas un endroit où l'on ne soit pas invité à prendre le thé, à manger et même à dormir. Ici, les enfants sont partout et courent dans tous les sens. Amusés par notre présence, ils nous quemandent de les prendre en photo. Tant de sourires, de bonne humeur et d'énergieque l'on en oublierait presque les tonnes de carcasses rouillées des tanks soviétiques qui végètent au cour de la vallée du célèbre Lion duPandjshir. Après plus de 20 années passées à se battre, Massoud repose dorénavant « en paix » dans un mausolée au sommet d'une colline qui porte son nom : «Massoud Hill». Comme nous, des visiteurs viennent se rendresur la tombe du héros, gardée par des soldats en armes et en treillis. Si pour nous, cette visite est de l’ordre de la curiosité, pour eux, c'est un véritable pèlerinage.
A notre passage dans les villages, les regards sont curieux mais jamais inquisiteurs. Les Tadjiks du Pandjshir ont l'habitude de croiser des étrangers et en particulier des Français. Médecins et journalistes, beaucoup d'entre eux se sont rendus dans la région secourir un peuple téméraire et son chef Ahmad Shah Massoud, successivement en lutte contre les Soviétiques, les seigneurs dela guerre et les Taliban. Jamais vaincus, ces Tadjiks passent pour des irréductibles et leur vallée prend des airs de citadelle inexpugnable. Quand à nous, pas de souci et c'est la main sur le coeur que nous sommes accueillis chaleureusement par nos hôtes. Pas un endroit où l'on ne soit pas invité à prendre le thé, à manger et même à dormir. Ici, les enfants sont partout et courent dans tous les sens. Amusés par notre présence, ils nous quemandent de les prendre en photo. Tant de sourires, de bonne humeur et d'énergieque l'on en oublierait presque les tonnes de carcasses rouillées des tanks soviétiques qui végètent au cour de la vallée du célèbre Lion duPandjshir. Après plus de 20 années passées à se battre, Massoud repose dorénavant « en paix » dans un mausolée au sommet d'une colline qui porte son nom : «Massoud Hill». Comme nous, des visiteurs viennent se rendresur la tombe du héros, gardée par des soldats en armes et en treillis. Si pour nous, cette visite est de l’ordre de la curiosité, pour eux, c'est un véritable pèlerinage.
Et au milieu coule une rivière
A l'approche de l'hiver la vallée découvre un paysage aride. Mais magnifique. Sa rivière, limpide, donne l'envie de piquer une tête. Mais une fois les orteils trempés, on est vite dissuadé. Plus loin, dans la petite localité de Borak, on sympathise avec Rakhmat, un soldat au service dela milice du ministre de la défense marchal Fahim, un Tadjik. Le sourire aux lèvres ils nous proposent de nous pécher du poisson dans le Pandjshir et de nous le cuisiner. Comment refuser ! Et c'est avec des grappes de gamins papillonnant autour de nous que nous allons suivre notre ami à la pêche. Pas à la grenade,non comme nous l’aurions pensé, plein de mauvaise fois que nous sommes. Mais avec un filet artisanal. La technique de Rakhmat: s'enfoncer dans l'eau jusqu'à mi-cuisse, attendre que les enfants jettent des dizaines de cailloux dans la rivière pour rabattre les poissons vers lui avant de lancerson filet. Et ça marche. En moins d'une heure, il a attrapé au moinsune vingtaine de poissons qu'une demi-heure après on se fait un plaisir de déguster chez Mir Afghan, le maire de Borak, heureux papa de 14 enfants dont Saddat, 1 an et demi, la petite dernière. Difficile de se résigner à quitter l'hospitalité qui nous est offerte de rester encore plus longtemps, mais la longue route du retour pour Kaboul avant la tombée de la nuit est devant nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire